Dix-neuvième lettre de Marcelino, écrite de la Condamine, dans les Basses Alpes, où il travaille à la 11ème CTE. (Lettre à Madame Engracia).
La Condamine, 15 juin 1939
Madame Engracia, appréciée et noble espagnole.
Dans toutes ses lettres, ma femme m’informe de votre bon comportement, et aussi des sacrifices que vous faites en faveur de nos enfants.
Avec cette simple lettre je viens vous saluer.
Je m’offre à vous, comme un serviteur qui désire accomplir son devoir de père, d’époux et d’ami. Je vous promets de faire, dès que je le pourrai, tout ce qui est possible pour payer les désagréments, que sans le vouloir, vous a causé l’arrivée de ma famille dans votre village de Mézin. Chose promise, chose due. Bien que l’on affirme que l’amour n’admet que l’amour pour paiement, je reste à votre entière disposition, pour tout ce à quoi je pourrai vous servir.
Je souhaite pouvoir rapidement vous rencontrer et vous connaître comme vous le méritez. Je souhaite que cette tragédie finisse rapidement afin de pouvoir honorer de notre amitié des personnes méritantes comme vous.
Votre serviteur zélé qui embrasse vos mains.
Marcelino Sanz Mateo