Soixantième lettre de Marcelino, écrite de Gorze, dans le département de la Moselle, où il travaille à la 11ème CTE.
Gorze, 17 février 1940
Pour Monsieur Desbarats ; lieu-dit le Laca, Courrensan dans le Gers.
Cher Monsieur.
Avant tout, je vous salue cordialement, et puis je vous fais savoir la satisfaction que j’ai en étant au courant des bonnes relations que vous avez avec mes fils Sebastian et Valero. Relations qui, je n’en doute pas, ne cesseront d’être un bon souvenir pour tous.
Etant le patron de vos employés, je me permets de vous demander la faveur qui suit : avant tout que vous ayez la patience qu’exige l’âge, et, pour l’ignorance qu’ont mes fils en ce qui concerne le parler et le travail qu’ils doivent accomplir chez vous.
En second lieu, puisque moi je ne peux être à leurs côtés, je veux que vous vous comportiez avec eux, avec l’autorité et la sagesse du père que vous êtes.
Je vous donne la permission de les réprimander pour tout ce que vous jugerez nuisible pour autrui et, y compris pour eux-mêmes. Vous savez bien que la jeunesse manque d’expérience et de précautions.
Si à la suite d’un cas grave, vous ne vous croyez pas autorisé à les punir, je vous prie, au moins de me notifier les faits afin que moi, depuis ici, je puisse les réprimander et, à nouveau les remettre sur le bon chemin.
Rien de plus. Meilleurs souvenir à votre épouse et à votre famille, et, vous Monsieur Desbarats, recevez les remerciements de votre serviteur, qui serre vos mains.
Marcelino Sanz Mateo