Cinquante-neuvième lettre de Marcelino, écrite de Gorze, dans le département de la Moselle, où il travaille à la 11ème CTE.
Gorze, 17 février 1940
Pour Madame Engracia, résidant à Mézin dans le Lot et Garonne.
Chère Madame.
Après mes salutations, je m’empresse de vous remercier pour l’aide morale et matérielle que vous prodiguez à ma chère épouse et à mes enfants. Comment aurais-je pu penser qu’un jour je pourrais raconter qu’en France je rencontrerais, une bonne personne, et un refuge pour mes êtres chers, maltraités et en peine.
Vos services désintéressés font de moi le responsable qui s’engage à vous rendre tout ce que nous vous devons. Oui, je m’engage personnellement de m’acquitter de cette dette ; pas seulement moi, mais aussi mon épouse et nos fils. Nous tous contribuerons afin de vous récompenser pour ce que vous leur avez donné au moment où ils en avaient un si grand besoin.
Rien de plus. Meilleurs souvenirs pour vous et toute votre aimable famille de la part de celui qui n’a pas encore le plaisir de vous connaître.
Votre attentionné et très dévoué serviteur qui embrasse vos mains.
Marcelino Sanz Matéo